C’est ce que cherche à comprendre la finance comportementale, domaine revenu sous le feu des projecteurs après l’attribution du Prix Nobel d’Économie à Richard Thaler.
Voici quelques biais psychologiques fréquemment rencontrés chez les investisseurs et épargnants.
Le biais d’ancrage
Nous sommes influencés par le premier chiffre que l’on nous donne. Les vendeurs de canapés ou de cuisines sont experts dans l’exploitation de ce biais : un canapé affiché à 5 000 € nous paraît cher au premier abord, puis il devient une bonne affaire lorsque le vendeur nous le propose à 3 000 €. S’il le proposait immédiatement à 3 000 €, notre réaction serait moins enthousiaste, il le sait bien !
Appliqué à l’investissement, le biais d’ancrage consiste à conférer une qualité particulière au cours auquel on a acheté une action ou un fonds, comme s’il s’agissait de sa « vraie valeur ». Certains épargnants en moins-value latente s’accrochent ainsi pendant des années à l’espoir que la valeur revienne à leur prix d’achat, souvent en vain…
Le biais de confirmation
Il est difficile d’aborder un sujet qui nous est familier sans idée préconçue. Le biais de confirmation, c’est la tendance inconsciente à privilégier l’information qui correspond à nos croyances et à éliminer celle qui risquerait de les remettre en cause.
Appliqué à l’investissement, ce biais consiste à n’écouter que des sources de marché qui confirment nos choix de placements et à ignorer les autres. Or, si l’on ne prête pas attention aux thèses contradictoires, on risque d’ignorer des signaux parfois criants !
La comptabilité mentale
Quelle que soit son origine ou sa destination, l’argent est fongible : un euro est un euro. La comptabilité mentale, c’est le principe qui nous fait dépenser de façon frivole l’argent trouvé par terre alors qu’on est bien plus conservateur avec l’argent issu de notre salaire. Et pourtant, les euros sont les mêmes…
Appliqué à l’investissement, c’est le biais qui augmente notre appétit pour le risque après une série de gains, alors que la prudence voudrait que l’on cherche à conserver ces gains et à respecter une stratégie plus globale.
Vous êtes-vous reconnus dans certains de ces biais ?
Si oui tant mieux : repérer ses propres travers, c’est mieux s’en protéger !