En 2019, avant l’apparition de la crise sanitaire, le revenu moyen des travailleurs non salariés (TNS) a baissé pour s’établir, en moyenne, à 3 830 € par mois toutes professions et tous secteurs économiques confondus, indique le numéro 1870 de INSEE Première paru en juillet 2021.
À la fois des TNS classiques et des « petits » TNS micro- entrepreneurs
Fin 2019, le nombre total de non-salariés s’établissait à 3,5 millions dont 400 000 TNS dans le secteur agricole. En 2018 et 2019 on a noté une forte augmentation du nombre de TNS micro-entrepreneurs qui atteignaient les 1,3 million alors que les autres catégories de non-salariés diminuaient. Autrement dit, fin 2019, les TNS classiques (hors secteur agricole et hors micro-entrepreneurs) sont au nombre de 1,8 million. Les écarts des revenus d’activité de ces différents TNS sont très variables.
Selon les secteurs économiques …
En termes de revenus, on constate une différence importante entre les non-salariés classiques (hors TNS micro-entrepreneurs et hors TNS agricoles) selon les secteurs économiques. Ce sont les secteurs santé (revenu moyen de 5 700 €/mois), services aux entreprises et services mixtes (revenu moyen de 5 040 €/mois) qui offrent les meilleurs revenus. Au sein de la première catégorie de secteur précédemment désigné, ce sont les médecins et dentistes qui bénéficient du revenu d’activité moyen le plus élevé à 9 180 €/mois. Les professions paramédicales (infirmières, kinésithérapeutes …) et sages-femmes ont un revenu mensuel moyen de 3 650 €.
Pour la seconde catégorie de secteur économique, les services aux entreprises et les services mixtes, ce sont les activités juridiques et comptables qui perçoivent, en moyenne, les meilleurs revenus à 8 290 €/mois, les activités financières et d’assurance viennent en seconde place avec un revenu mensuel moyen de 6 110 €.
Les secteurs économiques les moins bien pourvus en termes de revenus sont les services aux particuliers hors santé (revenu moyen de 1 800 €/mois) et le secteur des transports (revenu moyen de 2 050 €/mois). Les professions non salariées qui rapportent le moins sont la coiffure et les soins de beauté (1 540 €/mois) ainsi que les services personnels (1 560 €/mois) et pour les transports, ce sont les taxis et les VTC (1 460 €/mois).
Parmi les non-salariés classiques (donc hors micro -entrepreneurs et hors secteur agricole) qui perçoivent un revenu positif, 10 % gagnent moins de 560 € par mois, la moitié moins de 2 660 € et 10 % plus de 8 720 €. Précisons, en effet, qu’environ 8 % des non-salariés classiques déclarent un revenu d’activité nul ou déficitaire, car ils n’ont pas dégagé de bénéfices ou ne se sont pas versés de rémunération.
En 2019, les revenus d’activité des non-salariés du secteur agricole se replient à 1 940 € en moyenne mensuelle, dans le secteur agricole ce sont les services de soutien à l’agriculture (2 470 €/mois) et les services d’aménagement paysager (2 210 €/mois) qui ont les revenus d’activité les plus élevés.
Une place à part pour les TNS micro-entrepreneurs
Rappelons que les micro-entrepreneurs sont des TNS affiliés à la sécurité sociale des indépendants et dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas un certain plafond (94 300 € pour une activité de vente ou d’hébergement ou 36 500 € pour une activité de prestations de services ou une profession libérale). De fait, ils sont soumis à des obligations comptables, fiscales et sociales simplifiées. Ces micro-entrepreneurs sont au nombre de 1,3 million.
En 2019, les micro-entrepreneurs retirent en moyenne 590 € par mois de leur activité non-salariée, soit 6,5 fois moins que les non-salariés classiques. Un sur quatre gagne moins de 100 € par mois,
la moitié moins de 330 € et un sur dix plus de 1 510 €. Certains de ces micro-entrepreneurs exercent une autre activité, puisque 29% d’entre eux occupent aussi un emploi salarié.
39% de femmes TNS
En 2019, 39 % des non-salariés sont des femmes, contre 42 % des salariés du privé. Leur part s’accroît progressivement : + 3 points en cinq ans.
Les femmes non salariées classiques gagnent en moyenne 22 % de moins que leurs confrères, écart relativement stable sur cinq ans. Pourtant, elles exercent dans des secteurs souvent plus rémunérateurs et plus qualifiés, tels que médecins, professions du droit, architectes, mais aussi dans des secteurs où elles ont lancé leur activité sous le statut de micro-entrepreneur : industrie (habillement, fabrication de bijoux fantaisie), services administratifs et de soutien ou encore enseignement. Une partie de l’écart de revenu s’expliquerait par un volume d’activité moins important. Elles sont aussi plus jeunes et dirigent des entreprises en moyenne plus petites.
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