Tribune libre par Antoine Delon, Président de Linxea.
Comme d’accoutumée, le début d’année dans le monde de l’assurance vie rime avec l’annonce des taux de rendement des fonds euros par les assureurs. Et comme chaque année, les taux annoncés sont sensiblement revus à la baisse, non sans bruit.
Mais, cette année, le contexte est encore plus tendu alors que l’inflation se maintient à un niveau élevé, à 2,8 % en décembre selon l’INSEE, poussant au passage l’exécutif a annoncer la hausse du taux du Livret A de 0,5 % à 1 %, une première en plus de dix ans.
Il n’en faut pas plus pour réveiller cette vieille rengaine bien connue : « l’assurance vie ne rapporte plus rien ».
Pourtant, ce produit d’épargne s’est métamorphosé ces dix dernières années. Il y a 15 ans, le fonds en euros était l’actif le plus investi et il générait 8 % de rendement.
Mais l’époque où l’assurance-vie se limitait seulement au fonds euros est révolue.
Le fonds euros, c’est la colonne vertébrale de l’assurance vie, mais il lui faut des bras et des jambes pour avancer. Même s’il rapporte deux fois plus que le Livret A, il faut le considérer comme un produit d’épargne sécurisé servant de base pour diversifier son allocation grâce aux unités de compte.
Et c’est précisément là où l’assurance vie a connu sa plus belle évolution. Aujourd’hui, dans un contrat d’assurance vie, se logent une multitude d’actifs : des actions, des trackers, des produits immobiliers, des produits obligataires, des produits structurés, du private equity, et nous allons même probablement y trouver des produits liés aux cryptomonnaies.
L’année 2021 a été euphorique sur les marchés, entre perspective de sortie du covid-19 et reprise économique, les indices boursiers ont suivi une croissance à deux chiffres, le CAC 40 a rapporté 28 % sur la période. Les autres classes d’actifs ne sont pas en reste : le rendement des produits immobiliers devrait atteindre son niveau d’avant crise avec 4,41 % en moyenne en 2021 et les produits structurés ont eux rapporté en moyenne 7 % sur 2021.
Ce sont autant de sources de performance diverses que l’on peut trouver dans un contrat d’assurance vie. Impossible donc de dire qu’elle ne rapporte plus rien.
Alors que l’on entend partout que le taux du Livret A augmente pour protéger de l’inflation, il faut garder à l’esprit que ce n’est pas un produit d’épargne, mais un produit de transition. Il ne doit servir qu’à loger une épargne de précaution, mais cet argent ne devrait pas y dormir plus de trois mois.
Nous avons en France le plus beau produit d’épargne au monde. La diversité des supports disponibles est probablement le dernier rempart contre l’inflation.
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