La Banque de France vient de publier ses projections macroéconomiques pour 2020, 2021 et 2022. Ces projections sont faites selon un scénario central qui retient l’hypothèse que le Covid-19 continuerait de circuler dans les mois à venir mais que la France, affectée comme l’ensemble des économies dans le monde, s’adapterait progressivement.
L’activité est repartie, tout en restant à un niveau très inférieur à la normale
On a assisté au cours du mois de mai à un rebond de l’activité après la chute enregistrée en mars et avril. Le rattrapage apparaît plus rapide dans l’industrie et le bâtiment que dans les services où certains secteurs, comme l’hébergement et la restauration, ne bénéficient pas encore des mesures de déconfinement. Les perspectives pour juin suggèrent, quant à elles, une continuation dans l’absorption graduelle du choc, avec la deuxième phase de déconfinement qui assouplit davantage les contraintes sanitaires.
Un redressement graduel
On attend un rebond progressif sur les prochains trimestres, à mesure que l’activité économique s’adapterait au nouveau contexte. Mais en moyenne annuelle en 2020, le PIB resterait très fortement affecté, avec un recul de plus de 10 %. Après ce choc très fort, le rattrapage serait étalé dans le temps. Les taux de croissance du PIB projetés en 2021 (7 %) et en 2022 (4 %), bien qu’élevés, permettraient de retrouver le niveau d’activité de fin 2019 vers mi-2022 seulement.
Le taux d’épargne au plus haut
Les mesures de confinement du début 2020 ont imposé des contraintes très fortes sur la consommation des ménages. Conjugué à la résistance relative des revenus, leur taux d’épargne devrait donc très fortement augmenter. Il pourrait ainsi être proche de 20 % au premier trimestre 2020 et atteindre un pic de l’ordre de 30 % au deuxième trimestre 2020, contre environ 15 % en moyenne sur l’année 2019.
Le taux d’épargne s’établirait à 22,3 % sur toute l’année 2020, en cohérence avec une chute de la consommation de 9,3 % sur l’année. L’épargne des ménages sur l’ensemble de l’année 2020 serait ainsi supérieure de 100 milliards d’euros aux projections d’avant-crise.
La Banque de France retient l’hypothèse que seule l’apparition d’une solution médicale pérenne à mi-2021 redonnerait suffisamment de confiance aux ménages pour réduire leur taux d’épargne.
Le taux d’épargne s’établirait ainsi un peu au-dessus de 16,5 % en 2021. En 2022, il descendrait en dessous de 15 % en moyenne.
Pour le rythme de la reprise économique d’ici 2022, l’arbitrage épargne- consommation sera essentiel.
Le conseil de LINXEA
L’assurance-vie est plus rémunératrice que l’épargne liquide et elle permet aussi de récupérer de l’argent dans un délai raisonnable.
La crise sanitaire a entraîné une baisse de la consommation et une hausse de l’épargne de précaution. Cette épargne s’est orientée vers les comptes bancaires et l’épargne réglementée (Livrets A et LDDS). Ce n’est certainement pas le meilleur moyen de faire de l’épargne. L’assurance-vie offre des rendements bien supérieurs à l’épargne liquide, tout en conservant une bonne disponibilité. Pour récupérer de l’argent d’un contrat d’assurance-vie il existe deux solutions : l’avance et le retrait partiel. Rappelons que le délai d’obtention d’une avance est théoriquement d’un mois, mais les contrats Internet offrent des délais bien plus courts. Pour le versement d’un retrait partiel le code des assurances prévoit un délai maximum de deux mois pour la mise à disponibilité des fonds. De nombreux assureurs le réalisent dans un délai plus rapide. Chez LINXEA les délais sont fortement raccourcis. « Parmi nos 4 assureurs partenaires, Generali, Suravenir, Apicil et Spirica, pour un retrait partiel, le délai va de 72 heures à un peu plus d’une semaine, 15 jours maximum si la demande se fait par courrier », explique Yves Conan, directeur général du courtier en ligne LINXEA.
Un pic de chômage en 2021
Avec le choc économique du début d’année 2020, les entreprises doivent faire face à une dégradation brutale de leur activité et de leurs comptes. Leur taux de marge et leur taux d’épargne subiraient en 2020 le plus fort recul enregistré depuis plus de quarante ans. Cette situation devrait provoquer une réduction importante de l’emploi. Après avoir été amortie par le dispositif de chômage partiel, la détérioration du marché du travail serait retardée mais importante.
Selon les premières estimations publiées par l’Insee, l’emploi salarié a reculé de 2,3 % fin mars 2020 par rapport à fin décembre 2019, soit une réduction de 453 800 postes, dont plus de 290 000 dans l’intérim. Au quatrième trimestre 2020, le niveau de l’emploi serait inférieur de presque 1 million au niveau atteint fin 2019. Le taux de chômage pourrait connaître un pic supérieur à 11,5 % mi-2021. Il diminuerait ensuite progressivement en dessous de 10 % fin 2022.
Taux de chômage en France (% de la population active) par semestre
wdt_ID | 2019 S1 | 2019 S2 | 2020 S1 | 2020 S2 | 2021 S1 | 2021 S2 | 2022 S1 | 2022 S2 |
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1 | 8,4% | 8,1% | 10,1% | 11,5% | 11,8% | 11,5% | 10,6% | 9,7% |
L’inflation serait faible sur tout l’horizon de la prévision
Avec la forte baisse de l’énergie, et malgré la hausse importante des prix de l’alimentation, l’inflation totale pourrait devenir temporairement négative en fin d’année 2020 et elle progresserait en moyenne sur l’année de seulement 0,4 % (après 1,3 % en 2019). L’inflation totale se redresserait quelque peu début 2021 du fait de la sortie de glissement de la forte baisse des prix de l’énergie. Elle resterait toutefois globalement faible en s’orientant vers un rythme de 0,9 % en fin d’année 2022.
La dette publique augmenterait nettement
On note une dégradation marquée du déficit public en 2020 qui s’établirait à 10 % du PIB, après 3 % en 2019.
Ce creusement du déficit s’explique pour environ 1/3 par les mesures de soutien exceptionnelles et pour 2/3 par la contraction de l’activité économique. En 2021-2022, la fin des mesures exceptionnelles et la reprise de l’activité permettraient au déficit public de se réduire nettement, à législation inchangée, à 6 % du PIB en 2021 puis 5 % du PIB en 2022. Le déficit resterait néanmoins supérieur au déficit prévu avant la crise sanitaire.
En raison du creusement du déficit couplé à la diminution du PIB, la dette publique augmenterait fortement à 119 % du PIB en 2020, après 98,1 % en 2019, et elle ne reculerait pratiquement pas d’ici la fin 2020. La moyenne du déficit dans la zone euro augmenterait parallèlement (à 101 % du PIB fin 2020 et 100 % du PIB fin 2022), mais dans de moindres proportions.
Deux scénarios alternatifs : « favorable » et « sévère » : la croissance du PIB pourrait varier entre – 7 % et – 16 % en 2020 Les analyses présentées ci-dessus ont été calculées selon un scénario central, mais la Banque de France a également étudié un scénario favorable et un scénario sévère, dont voici les grandes lignes :
* Dans le scénario favorable, on suppose que la circulation du virus se réduit suffisamment pour permettre un rebond plus significatif de l’ensemble des économies.
La chute du PIB resterait forte en 2020 mais, surtout, le rebond serait très important en 2021. Et, en 2022, le rythme de croissance du PIB serait proche du potentiel, ce qui traduirait un retour à la normale.
* Dans le scénario sévère, on suppose au contraire que la circulation du virus en France et dans le monde se poursuit avec une intensité plus importante. La perte de PIB sur l’année 2020 serait en conséquence de près de 16 % et le rebond en 2021 serait faible par rapport au choc de 2020 : les ménages et les entreprises s’adapteraient peu à peu à ces circonstances difficiles mais mi-2021 l’activité resterait encore inférieure de 13 % à sa trajectoire d’avant-crise.