Des bons résultats, sauf pour les exportations
Avec un euro un peu cher, le commerce extérieur français rencontre certaines difficultés.
Les ventes du commerce de détail progressent
Sur les trois derniers mois (janvier, février, mars 2018), les ventes du commerce de détail progressent (+ 0,7 %), tant pour l’alimentation (+ 0,6 %) que pour les produits industriels (+ 0,4 %). Le chiffre d’affaires croît de plus de 2,0 % pour la chaussure, la pharmacie et le matériel de sport. Pour l’électronique grand public, il est en retrait avec -2 %.
La grande distribution et plus particulièrement la vente par correspondance bénéficient de cette hausse.
En avril, les ventes baissent (- 3,2 %), pour les produits alimentaires comme industriels. Le chiffre d’affaires diminue pour la plupart des produits, avec une exception notable pour la chaussure. Les ventes dans les hypermarchés (-5,3 %) et supermarchés (-3,3 %) sont particulièrement touchées. (Source : Banque de France – Conjoncture et prévisions – Activité du commerce de détail à fin avril 2018, publié le 17 mai 2018)
La progression des crédits aux particuliers est dynamique
En mars 2018, le taux de croissance annuel des crédits aux particuliers reste élevé, à + 5,9 %, après + 6,0 % en février. La progression concerne les crédits à l’habitat (+ 5,7 % en mars, après + 5,8 % en février) comme les prêts à la consommation (+ 6,7 %, après + 6,4 %).
Le taux d’intérêt moyen des crédits à l’habitat (à long terme et à taux fixe) est en légère baisse en mars à 1,58 %, après 1,61 % en février.
La production de crédits à l’habitat augmente légèrement (16,1 milliards d’euros, après 15,2 milliards en février), malgré la stagnation des renégociations à 3,1 milliards d’euros. (Stat Info « Crédits aux particuliers – France – mars 2018 », paru le 7 mai 2018).
Une bonne conjoncture pour l’industrie, les services marchands et le bâtiment
- En avril, la production industrielle accélère un peu. La chimie, l’aéronautique, les équipements électriques et électroniques, sont très dynamiques. La production automobile baisse. Les livraisons augmentent. Les chefs d’entreprise prévoient une stabilisation de l’activité en mai.
- L’activité des services progresse à nouveau vivement, notamment dans le conseil, l’ingénierie et la publicité. L’intérim ralentit. Les effectifs continuent de progresser assez rapidement. Les chefs d’entreprise s’attendent à une croissance moins soutenue en mai.
- Le bâtiment est dynamique, dans le gros œuvre particulièrement.
Selon les chefs d’entreprise, la progression de l’activité serait de moindre ampleur en mai. (Banque de France, Conjoncture, prévisions à fin avril 2018, publié le 14 mai 2018)
Début 2018, le nombre de défaillances d’entreprises est en baisse
À fin février 2018, le cumul sur 12 mois du nombre de défaillances s’élève à 53 793, soit une baisse de 6,0 % par rapport à février 2017. Le recul des défaillances concerne la majorité des secteurs.
Les secteurs de la construction et des activités immobilières enregistrent les plus forts reculs du nombre de défaillances cumulées sur 12 mois (respectivement -10,7 % et -13,6 %). Les défaillances diminuent également sensiblement dans d’autres secteurs, en particulier les conseils et services aux entreprises (-6,8 %), l’hébergement-restauration (-6,2 %) et l’industrie (-5,5 %).
En revanche, les défaillances augmentent dans les secteurs de l’information et communication (+1,2 %), de l’agriculture, sylviculture et pêche (+1,8 %) et des transports et entreposage (+5,9 %). En février 2018, le nombre de défaillances de PME diminue.
Bien qu’en progression sur le segment des petites entreprises (+2,7 %), les défaillances reculent pour l’ensemble des PME (-6,1 %). Elles augmentent, en revanche, pour les ETI et les grandes entreprises (+18 défaillances sur un an).
Selon des données encore provisoires, le cumul des défaillances diminuerait de 7,3% à fin mars 2018.
(Banque de France Stat Info « Les défaillances d’entreprises en France – Mars 2018 » paru le 15 mai 2018).
Croissance toujours vive des crédits aux sociétés non financières
Le taux de croissance annuel des crédits aux SNF reste vif (+ 5,1 %, après + 5,3 % en mars). L’accélération des crédits à l’immobilier (+ 4,4 %, après + 4,2 % en mars) compense le léger ralentissement des crédits à l’équipement (+ 7,7 %, après + 7,9 % en mars). Le taux de croissance des crédits de trésorerie se replie (+ 2,4 %, après + 3,2 %).(Stat Info “Crédit aux SNF – France” avril 2018, paru le 29 mai 2018).
Le crédit se maintient sur une tendance soutenue
À fin mars 2018, les crédits mobilisés par les entreprises atteignent 956,7 milliards d’euros, en augmentation de 5,1 % sur un an, après 5,6 % en février 2018. Cette progression concerne toutes les catégories d’entreprises : +3,5 % pour les PME, +5,4 % pour les ETI et +2,4 % pour les GE.
L’augmentation de l’encours des crédits mobilisés concerne la quasi-totalité des secteurs. Elle s’élève sur un an à 6,0 % dans l’industrie manufacturière et les services aux entreprises et à 4,8 % dans le commerce. En revanche, l’encours des crédits mobilisés recule de 4,4 % dans le secteur de l’information et de la communication.
Le taux d’intérêt moyen des crédits nouveaux augmente en mars pour les prêts d’un montant unitaire supérieur à 1 million d’euros (1,44 %, après 1,40 % en février) et est quasiment stable pour ceux d’un montant inférieur ou égal à 1 million d’euros (1,67 %, après 1,68 %). (Banque de France Stat Info « Crédits par taille d’entreprises – Mars 2018 » paru le 15 mai 2018).
Forte dégradation des transactions courantes au premier trimestre
Au premier trimestre, le solde des transactions courantes se dégrade (-3,6 milliards d’euros, après -0,3 milliard au quatrième trimestre 2017). Les exportations de biens reculent plus fortement (-3,2 % en rythme trimestriel) que les importations (-0,7 %). Le solde des biens ressort ainsi à -12,9 milliards au lieu de -9,8 milliards au trimestre précédent. Le solde des biens hors énergie se dégrade : -2,9 milliards au premier trimestre 2018, après -0,3 milliard au quatrième trimestre 2017.
L’excédent des services progresse (excédent de 8,2 milliards après 7,6 milliards au quatrième trimestre 2017). Cette hausse est avant tout attribuable au recul des importations (-2,8%, en rythme trimestriel). Les importations des services de conseil en gestion, de R&D ou liés au commerce affichent la baisse la plus notable (-6,7% pour les importations).
Le compte financier fait ressortir des investissements directs nets à l’étranger de 5,4 milliards, après 3,9 milliards au quatrième trimestre 2017. En mars, les transactions courantes sont déficitaires, de -1,3 milliards après -0,9 en février et -1,4 en janvier. Ce sont surtout les services qui contribuent à la baisse sur le mois (excédent de 2,5 milliards en mars, après 3,2 milliards en février et 2,5 milliards en janvier). (Stat Info Balance des paiements – France • Mars et 1er trimestre 2018 publié le 4 mai 2018)
Outre-mer : Bonne conjoncture en 2017 et perspectives 2018 favorables
En 2017, la conjoncture a évolué favorablement, en dépit d’événements climatiques ou sociaux. Cette bonne orientation semble se poursuivre en 2018. Dans toutes les économies ultramarines, la consommation des ménages progresse tandis que l’investissement est plutôt bien orienté. L’activité bancaire a accompagné la dynamique économique : la croissance des encours observée les années précédentes se poursuit avec des concours bancaires qui atteignent plus de 61 milliards d’euros en fin d’année, en hausse de 4,8 % sur un an. Les prix ont légèrement progressé dans l’ensemble des DCOM (+1 % en glissement annuel en décembre 2017), en lien avec le redressement des prix de l’énergie.
Malgré une évolution conjoncturelle favorable, le marché du travail affiche un bilan en demi-teinte avec un taux de chômage qui oscille entre 18 % à la Martinique, 22 % à La Réunion et 25,9 % à Mayotte (contre 8,9 % en France métropolitaine).
L’année 2017 a confirmé le potentiel de développement des géographies ultramarines dans les secteurs du tourisme et de l’Economie bleue. La plupart des géographies ont enregistré des records de fréquentations touristiques, qu’il s’agisse du tourisme de séjour ou de la croisière. Les ports de La Réunion et de Nouméa s’inscrivent parmi les hubs régionaux et 4 ports ultramarins figurent dans le TOP 8 des ports français en termes de trafics de conteneurs.
Si les perspectives 2018 sont favorables à La Réunion et en Polynésie française, elles semblent bien orientées dans les DFA mais restent plus incertaines à Mayotte (dans l’attente des mesures de sortie de crise) et en Nouvelle-Calédonie (même si l’économie sait pouvoir compter sur ses secteurs porteurs). (Communiqué de presse de l’IEOM qui est la banque centrale des collectivités d’outre-mer du Pacifique (Nouvelle- Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna), publié le 12 avril 2018)