La gestion value européenne continue de souffrir dans un climat de taux toujours artificiellement bas et un contexte politique morose du Vieux Continent.
Le différentiel de valorisation entre le MSCI Growth et le MSCI Value (P/B de 3,1x contre 1,3x et PE 21,2x contre 14,7x) interpelle toujours même si ce n’est pas forcément incohérent avec le passé et le contexte actuel de ralentissement de la croissance. Les résultats semestriels n’ont pas vraiment décidé les investisseurs, un peu accablés par les chaleurs caniculaires, à revenir massivement sur les marchés actions.
En Italie, le gouvernement a déjà commencé à réviser en baisse ses prévisions de croissance pour l’année 2018 et réviser en hausse ses prévisions de déficit budgétaire pour l’année en cours. Les taux italiens 10 ans frôlent désormais les 3%. Aux menaces à peine voilées succèdent les messages rassurants des gouvernants italiens sans qu’on puisse vraiment dire si cette situation aboutira à de meilleurs résultats économiques et à une meilleure gouvernance transalpine. Pour l’instant, toutes les stratégies qui ont consisté à mettre en demeure ou à faire chanter la zone euro (la Grèce) ou l’Europe (le Brexit) semblent vouées à l’échec.
Ainsi à quelques mois de l’échéance du Brexit, on a du mal à s’imaginer que le gouvernement anglais s’apprête à constituer des stocks de médicaments d’urgence comme au temps des bombardements de la capitale londonienne par la Luftwaffe. Winston Churchill doit se retourner dans sa tombe.
La courte victoire des Républicains en Ohio va aussi prolonger le suspens des élections de mi-mandat aux États-Unis. C’est à ce moment précis qu’on connaîtra la véritable adhésion du système politique et électoral américain au désormais célèbre slogan «America First».
Texte achevé de rédiger le 10 août 2018 par Igor de Maack, Gérant et porte parole de la Gestion.