La Banque de France, Eurosystème et l’INSEE ont publié récemment quelques analyses sur la situation économique pendant la période de confinement et les suites qu’elle pourrait avoir.
Un tiers d’activité économique en moins
Selon les informations disponibles au 7 mai 2020, les dépenses de consommation finale des ménages auraient été inférieures de l’ordre de 32 % au niveau correspondant à une période « normale » d’activité.
Pour le mois de mai et l’après confinement, les entreprises anticipent un début de reprise de l’activité, à l’exception de l’hébergement et de la restauration.
Une perte de PIB
La perte de PIB (produit intérieur brut) sur une semaine-type de confinement en mars était estimée à environ – 32 %, une nouvelle estimation pour une semaine-type de confinement en avril se situait autour de – 27%. Il s’agit bien sûr d’ordres de grandeur entachés d’une large marge d’incertitude, mais qui suggèrent néanmoins de moindres pertes de PIB en avril. La contraction du PIB français serait alors sur l’année de – 6%.
La tendance baissière du chômage stoppée par le Covid
Alors qu’au premier trimestre 2020, le nombre de chômeurs prenait une pente baissière pour s’établir à un niveau inférieur de 0,9 point par rapport à son niveau du premier trimestre 2019, soit pour la France métropolitaine un taux de 7,6 %, dans son estimation flash de l’emploi salarié privé publiée le 7 mai l’INSEE estime la chute de l’emploi salarié privé à – 2,3 %, soit plus de 450 000 destructions nettes d’emploi en un trimestre, dont près de 300 000 emplois intérimaires.
Les échanges internationaux diminuent
Au mois de mars, les exportations et importations de biens et services diminuent de l’ordre de 20 % sous l’effet de la crise sanitaire et économique. L’effet net est une réduction du déficit des biens, notamment grâce à l’allègement de la facture énergétique, mais une dégradation de l’excédent des services, principalement à cause de l’impact sur les voyages (incluant les recettes et les dépenses liées au tourisme international), qui présentent pour mars 2020 un déficit de 0,8 milliard. Sur l’ensemble du premier trimestre 2020, le déficit des transactions courantes se creuse fortement, à 10,1 milliards d’euros, soit une dégradation du solde de 8 milliards par rapport au trimestre précédent.
Le déficit des biens s’accroît de 2,3 milliards en dépit de la réduction de la facture énergétique. L’excédent des services, à 4,4 milliards, est fortement affecté par la dégradation de 3,5 milliards du solde des voyages.
La reprise de l’activité attendue en mai (par rapport au mois précédent) est d’ampleur significative mais serait loin d’effacer les baisses des deux mois précédents. Espérons que juin sera plus dynamique !