Pour définir ce sport qu’est le football, on a coutume de dire que c’est un jeu de balle (au pied) qui se joue à onze contre onze et qu’à la fin c’est toujours l’Allemagne qui gagne. Ce n’est (heureusement) pas toujours vrai. La défaite de la Mannschaft peut éventuellement servir de leçon à Angela Merkel et au système politique allemand dans son ensemble. Le non renouvellement au football comme en politique crée les conditions de l’échec individuel et collectif. Poussée en son sein par la bavaroise, puissante et conservatrice CSU, Angela Merkel, indéboulonnable mais aujourd’hui bousculée par le Grossbruder (“Grand Frère”) américain sur le commerce international, doit trouver une réponse avec ses alliés européens aux sujets de préoccupation des citoyens (flux migratoires, rééquilibrage du partage de la richesse, allègement du poids de certaines dettes…). Le leadership de l’Allemagne inquiète aujourd’hui alors qu’elle a représenté un pôle de stabilité dans les diverses crises que la zone euro a connues.
L’autre pays préoccupant pour les marchés se trouve être la Grande-Bretagne. Elle partage une histoire commune avec l’Allemagne puisque ses deux dernières dynasties royales sont issues de maisons de noblesse germaniques (la maison de Hanovre et la maison Saxe-Cobourg-Gotha). Pour l’instant, rien n’est prêt pour le Brexit au 30 mars 2019. La sortie brutale serait une catastrophe. Les avertissements des industriels dans certains secteurs (aéronautique, automobile…) n’y font rien pour l’instant. Les Brexiteers continuent de dire que le Brexit (voté en juin 2016) n’a rien changé à l’économie britannique (ce qui est faux dans les chiffres publiés). D’autre part, à ce jour, il n’y a pas de Brexit. La Grande-Bretagne est toujours dans l’Union Européenne.
Entre le vote du budget italien 2019 à l’automne et les disputes du couple franco-allemand sur les réformes de la zone, il est aujourd’hui difficile d’être confiant sur le Vieux Continent. Premier progrès toutefois : les Européens semblent s’être mis d’accord sur le sujet migratoire lors du premier jour du Conseil européen.
Par ailleurs, les indicateurs (le rythme de création d’emplois s’élève à 220 000 par mois en 2018 soit un chiffre proche de 2017) démontrent toujours une économie en croissance. Cela suffira-t-il à endiguer les vagues de décollecte sur les marchés actions européens ? To be continued…comme on dit dans les séries TV américaines.
Texte achevé de rédiger le 29 juin 2018 par Igor de Maack, Gérant et porte parole de la Gestion.