En quelques mois l’optimisme des prévisions économiques est un peu mis de côté. La Banque de France vient de publier le 14 juin 2018 ses dernières prévisions économiques pour la France qui sont un peu moins bonnes que ses prévisions précédentes de mars 2018.
La croissance française marque une pause
En 2018, le rythme de croissance serait plus modéré que celui atteint en 2017. En moyenne annuelle, la croissance de l’activité s’établirait à 1,8 % en 2018, puis 1,7 % en 2019 et à 1,6 % en 2020 selon les dernières projections de la Banque de France.
Le PIB à +1,8 %
En dépit d’une très faible baisse de la croissance prévue pour le produit intérieur brut français pour 2018 (1,8 % au lieu de 1,9 % lors des prévisions précédentes), la dernière analyse de la Banque de France confirme, pour 2019 et 2020, les prévisions précédentes avec une croissance du PIB respectivement de 1,7 % pour 2019 et de 1,6 % pour 2020. Passé la faiblesse du début d’année 2018, la croissance française s’installerait ensuite sur un rythme de l’ordre de 0,4 % par trimestre avec une composition équilibrée.
L’inflation passerait à 2 % cette année
L’inflation pourrait remonter à 2 % en 2018 (au lieu de 1,6 % prévu précédemment). En 2019 et en 2020, elle devrait être plus mesurée, avec une hausse des prix respectivement de 1,5 % et de 1,8 %. La Banque de France explique que « Le regain d’inflation en 2018 tiendrait pour beaucoup à la forte augmentation des prix de l’énergie dans le sillage du prix du pétrole, ainsi qu’aux hausses de taxes sur le tabac et l’énergie.»
Les exportations repartiraient en 2019
La baisse des exportations prévue pour 2018 est plus forte que lors des prévisions précédentes, mais pour 2019 et 2020, les prévisions sont positives avec une hausse des exportations. Ainsi, de 4,3 prévus pour l’année 2019, le chiffre des exportations grimperait à 4,7. Pour 2020, au lieu des 3,8 prévus le chiffre des exportations passerait, selon les dernières prévisions, à 4,1.
La baisse du chômage stagne
La baisse du chômage serait légèrement moins forte que prévue lors de la précédente analyse. En effet, alors que les prévisions de taux de chômage étaient de 8,9 % en 2018, de 8,8 % en 2019 et de 8,1 % en 2020, ces pourcentages passeraient respectivement à 9,1 %, 8,8 % et 8,3 %.
La Banque de France est rassurante au niveau du chômage : « Comme attendu dans nos projections de mars, le taux de chômage a connu un contrecoup au premier trimestre 2018, après sa baisse exceptionnellement forte en fin d’année 2017. Ces à?coups ne remettent toutefois pas en cause sa tendance baissière, qui se poursuivrait d’ici 2020. Le taux de chômage passerait ainsi de 9,2 % au premier trimestre 2018 à 8,2 % fin 2020, son plus bas niveau depuis fin 2008 ».
L’investissement faiblit
L’investissement total fléchit un peu en 2018 (3,2 au lieu de 3,4 initialement prévu), mais en 2017 il a été plus important que prévu. Pour les années 2019 et 2020, l’investissement total devrait rester au même niveau que lors des prévisions antérieures.
La consommation freinée par le pétrole
La consommation des ménages est également en petite baisse par rapport aux prévisions précédentes. La consommation des ménages serait temporairement pénalisée en 2018 par la hausse du prix du pétrole. En effet, si l’on regarde le cours (en euros) du pétrole, les dernières prévisions portent le baril de Brent à plus de 62 euros (alors qu’il était à 52 euros le baril dans les prévisions précédentes). Pour la petite histoire, rappelons que « Brent » est le nom d’un gisement de pétrole européen en mer du Nord.
Prévisions économiques de mars et juin 2018 Première ligne = chiffre prévu en mars 2018, Seconde ligne = chiffre prévu en juin 2018 |
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Données économiques |
2018 |
2019 |
2020 |
Croissance du PIB (%, glissement annuel) |
1,9 1,8 |
1,7 1,7 |
1,6 1,6 |
Inflation (%, glissement annuel) |
1,6 2,0 |
1,4 1,5 |
1,8 1,8 |
Investissement total (public + entreprises+ ménages) en % |
3,4 3,2 |
2,4 2,4 |
2,3 2,3 |
Chômage (% de la population active) |
8,9 9,1 |
8,5 8,8 |
8,1 8,3 |
Exportations % |
6,0 4,1 |
4,3 4,7 |
3,8 4,1 |
Consommation des ménages en % |
1,5 1,1 |
1,8 1,6 |
1,8 1,6 |
Pétrole (cours du baril de Brent en euros) |
52,6 62,2 |
49,5 62,1 |
47,2 58,0 |
Tous les chiffres, données et informations ci-dessus proviennent de « Projections macroéconomiques pour la France établies par la Banque de France – juin 2018 ».
Mise en garde sur ces projections économiques : Ces perspectives restent sujettes à des aléas significatifs aussi bien positifs que négatifs. Les aléas semblent équilibrés pour la projection du PIB réel. Les réformes en cours et à venir en France pourraient se traduire par un supplément de croissance potentielle avant la fin de la période de projection. A l’inverse, la situation politique internationale constitue un aléa négatif.