Diversifiée, peu endettée et comptant des locataires formés surtout de grandes entreprises privées ou publiques, la SCPI devrait sortir cette année un rendement enviable.
« Notre civisme collectif doit aider à passer cette épreuve. » Atland Voisin s’y est préparé tant dans son organisation interne que vis-à-vis de ses clients.
En plus de mesures opérationnelles, la société de gestion attache une attention particulière à la gestion des risques, un paramètre clé du métier d’investisseur et du pilotage de la performance de ses SCPI. La connaissance des patrimoines permet d’identifier les enjeux, secteur par secteur, ville par ville, immeuble par immeuble. Quant aux locataires, une cellule de crise est en place afin de les suivre et d’appréhender leur situation particulière.
Il est clair que l’aspect inédit de la crise rend tout exercice prospectif. Néanmoins, Jean Christophe Antoine reste optimiste. Il prévoit une « résistance » de ses SCPI tout en reconnaissant des impacts à prévoir, notamment sur les résultats du 2ème trimestre. Aujourd’hui, la quasi totalité (98%) des loyers du 1er trimestre a été encaissée. Les demandes d’accompagnement des locataires se situent entre 2 et 6% par rapport au loyer annuel global.
À partir du 1er avril, et sauf cas exceptionnel, il sera appliqué une suspension des loyers des TPE-PME concernées par l’arrêté de fermeture. Mais dès que l’activité reprendra, loyers et charges feront l’objet de différés de paiement ou d’étalements sans pénalité ni intérêts de retard. Ce sursis accordé aux micro entreprises pourra s’étendre au cas par cas à de plus grandes afin de « préserver au mieux les intérêts de nos associés. »
Quelles conséquences sur les revenus et la performance 2020 ?
Pour réaliser ses prévisions « exercice par nature incertain et aléatoire » le dirigeant prend comme hypothèse une reprise de l’activité au 15 mai (2 mois de confinement) et des paiements de loyer au 1er juin.
Sur cette base, il a modélisé l’impact de demandes qui iraient au-delà de l’étalement des loyers postérieurement à l’arrêt du confinement. En clair, ce scénario qui va au delà des mesures gouvernementales suit une logique de stress test de manière à identifier la capacité de résistance aux chocs de ses SCPI.
Le résultat ? Encourageant.
Tout savoir sur Épargne Pierre
- Fort d’une capitalisation 1,1 Md€, le patrimoine est constitué à 70 % de bureaux et activités, à 27 % de commerces non alimentaires et 3 % de commerces alimentaires en France. Il compte 430 locataires.
- Les loyers des grandes entreprises ou des entités publiques représentent 84% de ses recettes locatives. Autrement dit, seuls 16 % des locataires rentrent dans la catégorie des TPE/PME. Le 25 mars, les demandes d’étalement ou d’annulation de loyer représentaient 4,58 % du loyer annuel global.
- L’endettement est faible (3,3 %) ce qui « permettra de profiter d’opportunités d’investissement propres à renforcer le résultat. »
- Malgré la baisse prévisible de la collecte en avril et mai, « le flux de souscription demeurera actif » grâce à la souscription dématérialisée et aux mesures de facilitation.
- Pour l’heure, il n’y a pas eu plus de demandes de retrait que d’habitude. En restant à un niveau marginal, il n’y a donc, aucun indice de risque de liquidité.
- Les investissements immobiliers en cours de signature sont maintenus avec des renégociations favorables pour certains d’entre eux.
- Il n’est pas prévu d’allongement de délai de jouissance.
L’ensemble de ces données permet d’ores et déjà d’annoncer que le 1er acompte versé au plus tard le 22 Avril s’établira à 2,7 € un niveau inchangé par rapport à 2019. Pour le 2ème trimestre, l’acompte devrait être orienté à la baisse. Mais sur l’année, le taux de distribution devrait rester très confortable : entre 5,1 % et 5,40 % sur la base d’un prix de souscription de 205 € et sans ponction sur le report à nouveau… sachant qu’ « une décision quant à l’opportunité de recourir au RAN sera prise à la fin de l’exercice ».
Bref, à en croire Jean Chistophe Antoine, Épargne Pierre devrait cette année signer un bel exercice. Cerise sur le gâteau, le dirigeant anticipe une capacité de résilience de la valeur de la part en cas d’ajustement des prix des actifs grâce à une valeur de reconstitution (219,04 €) « largement supérieure aux prix de souscription (205 €)».