Les SCPI ont connu un succès important en 2017 avec une collecte nette autour de 6mds €. Dès lors peut on parler de bulle ? Tout d’abord, il convient de donner une définition. Une bulle c’est une forte évolution des prix ou des volumes d’un marché que « l’on ne peut pas expliquer de manière objective » souligne Thierry Sevoumians directeur général La Française AM Finances Services.
Ce n’est pas tout à fait le cas des SCPI. Primo, elles répondent à « des besoins premiers » comme un complément de retraite ou de revenu. La rentabilité est « juste magique » : des taux de distribution autour de 4,4%, des valorisations moyennes qui touchent pratiquement 1,8%, et des TRI qui naviguent entre 7% et 9% sur 10, 15 ou 20 ans… tout cela dans un environnement où les autres placements peinent. Exemple, l’assurance vie a rapporté autour de 1,5% en moyenne, les taux du livret 20-25cts et l’OAT moins de 1%. Bref, le succès des SCPI trouve sa justification dans un attractif couple rentabilité risque.
Doit on s’inquiéter de la remontée des taux ?
« Objectivement non » … « Pas aujourd’hui » s’insurge le spécialiste. La remontée des taux est légère et surtout conduite par d’excellentes raisons : la croissance économique. « On ne va s’en plaindre ». Par ailleurs, qui dit remontée des taux dit normalement hausse de l’inflation. C’est là qu’intervient la « magie de l’immobilier ». En effet, les loyers sont indexés et la formation de la valeur dépend directement des loyers. Autrement dit, la hausse des taux est accompagnée normalement par une revalorisation des loyers et donc des valeurs. Thierry Sevoumians souligne un « confort, une assiette intéressante entre le taux de l’OAT et le taux de l’immobilier (prime) ». Ainsi si une remontée des taux touche tous les produits, il rappelle que de ce point de vue « l’immobilier est plutôt très bien armé ».