Les SCPI et OPCI intégrant des préoccupations environnementales et sociales se développent à une vitesse accélérée. Ils représentent maintenant près d’un tiers de l’offre sur le marché français. Pour s’y retrouver, l’Europe propose une classification des fonds qui permet aux particuliers d’identifier les produits qui veulent avoir un impact sur la société ou ceux qui se contentent d’exclure les projets les moins vertueux.
Un peu plus d’un an après l’instauration d’un label ISR (investissement responsable) pour les fonds immobiliers, l’Aspim (Association française des placements en immobilier) a dressé un premier bilan très positif. Pour rappel, ce label ISR, institué par le Ministère de l’économie et des finances garantit que les SCPI et OPCI s’appuient lorsqu’ils sélectionnent les investissements à réaliser sur des critères extra-financiers (environnement, social et gouvernance) en sus de critères financiers. Les fonds doivent alors s’assurer que les bâtiments ont été construits en respectant des normes sociales exigeantes et les dernières normes environnements. Ces critères ne sont pas négligeables dans le bâtiment.
Selon le programme pour l’environnement de l’ONU, ce secteur représentait en 2020 près de 38% des émissions de carbone au niveau mondial ! Alors que le dernier rapport du GIEC sur le climat indique qu’il est nécessaire de prendre en urgence des mesures drastiques pour contenir le réchauffement climatique, il s’avère indispensable de cibler le bâtiment. Cela passe par les aides à la rénovation des passoires thermiques, mais aussi par des investissements dans des bâtiments vertueux. Du côté du social aussi les enjeux autour du bâtiment sont nombreux. Si des progrès ont été réalisés ces dernières années en matière d’accidentologie, le secteur est souvent accusé de ne pas déclarer tous les travailleurs par exemple … Enfin, notons que la grande majorité des SCPI (près de 80%) est investie en immobilier d’entreprise, c’est-à-dire majoritairement en bureaux qui doivent pour relever du label ISR, notamment favoriser le bien-être au travail.
60 fonds intègrent des critères extra-financiers
Investir dans des SCPI ou des OPCI avec des réflexes citoyens est d’autant facile à réaliser que cela ne coûte rien en termes de performance. En effet, les rendements obtenus sur les fonds immobiliers ISR ont été identiques à la moyenne du marché pour les OPCI grand public en 2021, selon l’Aspim. En ce qui concerne les SCPI, l’écart est négligeable puisque le taux de distribution des SCPI ISR était en moyenne de 4,43% contre 4,45% pour l’ensemble du marché. Autre avantage pour les particuliers : ces fonds se développent à une vitesse accélérée. Ainsi à fin 2021, 60 fonds immobiliers proposés par 31 sociétés de gestion pour un encours de 50 milliards d’euros, avaient obtenu ce label, soit quatre fois plus qu’un an auparavant, selon l’Aspim. Les fonds labellisés représentent maintenant environ 30% du marché de la pierre papier.
Pour un particulier, le choix est ainsi largement ouvert en termes de produits. Et il est d’autant plus facile à réaliser que l’Europe de son côté milite pour la transparence des fonds d’investissement. Les gérants d’OPCI et de SCPI sont en train de se mettre en conformité avec un règlement dit « SFDR » qui vise à harmoniser au niveau européen les règles en matière de transparence et de communication d’informations extra-financières sur les fonds. Ces derniers doivent être classés en trois catégories (articles 6, 8 et 9) selon les différentes stratégies mises en place. Les fonds qui souhaitent avoir un impact sur la société (préservation de la biodiversité, favoriser l’emploi de personnes en difficulté…) sont classés en article 9, ceux qui sélectionnent les meilleurs projets sur la base de caractéristiques ESG entrent dans la classification article 8. Les fonds dits article 6 sont quant à eux des fonds n’intégrant aucune caractéristique ESG dans la sélection des investissements.
Une façon pour les particuliers de mieux s’y retrouver dans cet univers en construction.