L’IEIF vient de publier une étude portant sur l’évolution du patrimoine immobilier des SCPI sur une période de 10 ans (2007-2016). Mené par Béatrice Guedj, Directrice de la Recherche et des Etudes et Patrick Boério, Responsable du pôle SCPI, ce travail dégage 2 grands enseignements en terme typologique et géographique
Envol des actifs dédiés aux services à la personne au détriment des bureaux
L’évolution de la typologie des actifs du patrimoine immobilier des SCPI éclaire sur les stratégies d’investissement des sociétés de gestion. Les portefeuilles conservent une très nette préférence pour le créneau des bureaux même si sa part tend à diminuer depuis plusieurs années au profit des commerces et surtout de biens de service (santé , hôtellerie…). Ce dernier segment vu comme un axe de diversification complémentaire et sécurisé étaient quasi inexistant jusqu’en 2013 et a pris une réelle envolée en 2016 en dépit d’un poids encore faible au regard des encours gérés.
Européanisation des portefeuilles
Sur ce critère, l’étude montre « une intensification de la diversification vers la zone euro » depuis 2011 (316m€ vs 74m€ en 2010). Cette croissance est en particulier, significative depuis 2015 où la part des investissements des SCPI en Europe représentait 1,1 md€. Un an plus tard, la zone euro est doublée et atteint 2,36 mds €. 2017 a encore confirmé cette tendance européenne des SCPI avec une part hors de France qui est passé de 20% en 2016 à 30% en 2017.
Le focus réalisé par l’IEIF « montre comment l’Allemagne, au détriment de la Grande-Bretagne, est devenue la nouvelle cible des SCPI ».
La vision du camembert 2007 montre une focalisation des SCPI autour de 2 grands pays : l’Angleterre (73%) et l’Espagne (23%) et marginalement la Belgique (3%) et Israël (1%).
3 ans plus tard (2010), 4 pôles se dispute la préférence des SCPI : Le Royaume Uni (55%), la Belgique (18%), l’Allemagne (16%) et l’Espagne (11%).
Enfin, 2016 signe une géographie des SCPI atomisée autour de 7 pays.
*L’Angleterre SCPI a « disparu » du viseur au profit de l’Allemagne (55%) en raison d’atouts propres comme un marché immobilier profond dopé par une économie florissante.
*L’Espagne 2ème pays dans lequel investissait les SCPI en 2007 (23%) ne compte plus que pour 4%.
*Malgré de forts « yoyos » (jusqu’à 22% en 2013) la part de la Belgique a doublé entre 2007 (3%) et 2016 (7%).
*L’entrée du Portugal en 2014 (6%) est marquée par une baisse constante et régulière de ce pays depuis cette date pour aboutir à 2% en 2016.
*En parallèle les Pays Bas grignotent du terrain. Comptant pour 3% en 2014, le pays est depuis 2016 en 2ème position (26%) après l’Allemagne.
L’année est marquée aussi par l’arrivée de l’Italie (4%) et de l’Irlande (1%) et un maintien de 1% de la Slovénie dont l’entrée remonte en 2015.