Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Bruno Le Maire souhaite proposer un nouveau « produit d’épargne vert » pour diriger l’épargne des Français vers des projets soutenant la neutralité carbone.
Lors de la présentation du rapport du Shift Project « ClimatSup Finance – Former pour une finance au service de la transition » le jeudi 15 décembre, le ministre de l’Économie et des Finances a annoncé qu‘il désire créer un nouveau produit d’épargne destiné à financer les investissements verts.
Prendre le train en marche
En effet, il serait temps de proposer un véritable produit d’épargne vert destiné au grand public.
Certes, il en existe déjà plusieurs, notamment, des fonds communs de placement et des SICAV bénéficiant du label Greenfin.
Pour leur part, les banques offrent des produits avec l’étiquette « verte », par exemple, le Groupe BPCE propose à sa clientèle, par l’intermédiaire « de son réseau coopératif Caisse d’Épargne, une gamme de produits d’épargne bancaire verts dont l’encours est orienté vers des financements de projets respectueux de l’environnement ».
Cette gamme repose sur deux natures de produits : Compte sur livret et compte à terme qui proposent une rémunération des placements sans risque. Les comptes sur livrets sont principalement destinés au marché des particuliers et les comptes à terme au marché des professionnels et des entreprises.
Inspiré des FCPI ou des FIP ?
Ce nouveau produit pourrait s’inspirer des fonds communs de placement innovation (FCPI) ou des fonds d’investissement de proximité (FIP) qui permettent de soutenir et de développer des entreprises innovantes ou d’intérêt régional, avec un avantage fiscal important à l’entrée et une exonération des gains et des plus-values à la sortie.
Le ministre croit-il à la seule attirance d’un label vert pour drainer l’épargne des Français ?
A notre sens, sans avantage fiscal à l’entrée et/ ou à la sortie, il est probable que seules les personnes engagées dans l’écologie seront convaincues par un tel placement.
Ou alors une sorte de LDDS amélioré ?
Le livret de développement durable et solidaire (LDDS) est un produit défiscalisé donnant le même rendement que le livret A. Mais le ministre lui-même n’y croit pas, car il a critiqué « le livret développement durable et solidaire qui n’a de durable et solidaire que le nom ».
Si ce nouveau produit d’épargne suit la même voie que le PEPP, le pan-European Personal Pension Product (plan d’épargne retraite pan Européen), l’assurance-vie et le PER ont encore de belles années et aucune concurrence à redouter. En effet, il a fallu 4 ans (2017 à 2021) pour créer le PEPP. Depuis mars 2022 des PEPP peuvent être proposés dans les États européens, mais à ce jour aucun PEPP n’a encore été déclaré comme étant ouvert au registre européen des PEPP.
S’il voit le jour, ce nouveau produit d’épargne devra offrir quelques atouts (soit fiscaux, soit en termes de garanties, soit en termes de gains ou de rendements) et non pas uniquement promettre de développer les investissements verts.