Une question d’un de nos clients : ‘”Je suis resté prudent pendant tout le confinement et j’ai quitté le marché… bien m’en a pris, je pense, car cela m’a épargné de fortes baisses. Mais le rebond m’a surpris… j’ai touché mes primes de participation que je cherche à réinvestir mais j’ai peur d’avoir loupé le coche… Est-ce trop tard ? Dois-je attendre un repli ?”
Réponse Linxea : La discipline plutôt que l’intuition
A-t-on vécu le krach le plus rapide de l’histoire ?
Au moment où j’écris cette réponse, le CAC 40 a baissé de 40 % en ligne droite en début d’année, puis est remonté de 30 %, ce qui le place 20 % sous ses plus hauts (la magie des pourcentages !).
Le S&P 500, représentatif du marché américain, a baissé de 33 %, puis est remonté de 36 %. Il n’a plus que 11 % à parcourir pour retrouver ses plus hauts historiques (la magie des pourcentages toujours !).
Et puisque ces indices sont exprimés hors dividendes, le bilan est même légèrement meilleur mais ne chipotons pas.
Que faut-il en conclure ?
On le voit, ceux qui ont continué à investir en récoltent les fruits aujourd’hui ! Et que ceux qui sont sortis ne savent plus quand revenir…
Certes, c’était difficile pour tout le monde d’acheter lorsque les nouvelles étaient mauvaises. Petite confession : je doutais aussi en écrivant ma lettre de mars (“gardez la tête froide”). Je savais ce qu’il fallait faire, mais c’était difficile à mettre en pratique.
Que faire aujourd’hui ?
Incorrigible optimiste, nous pensons que c’est toujours le bon moment d’investir… et que le “comment” est plus important que le “quand”.
Plutôt que d’essayer d’anticiper le sens des marchés, il faut continuer de verser régulièrement (idéalement par versements programmés par prélèvement mensuel), sur un mix de fonds diversifiés.
La diversification est importante : tout ne chute pas de la même manière, et tout ne rebondit pas de la même manière.
Impossible de savoir quel marché fera mieux les autres. Le Nasdaq n’est qu’à 2 % de ses plus hauts grâce aux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) peu affectées par la crise sanitaire. Évident ? A posteriori c’est toujours facile d’expliquer…
Tous les scénarios étaient possibles, on aurait aussi pu imaginer que l’Europe se démarque et les États-Unis sombrent à cause de leur système de santé moins solide…
Mais peu importe : inutile de chercher à anticiper, mieux vaut être partout ! Les unités de compte proposent un choix suffisamment large, sectoriellement et géographiquement, pour répartir correctement son épargne.
Investir, c’est simple, mais pas facile : la réelle difficulté est psychologique
Pour l’investisseur particulier, le réel travail ne consiste pas à analyser les marchés. Le “plus gros du boulot”, c’est un travail sur soi. Il s’agit d’être :
- Assez sincère avec soi-même pour trouver la répartition qui correspond à ses besoins et son aversion au risque,
- Et assez fort mentalement pour garder le cap.
Ce n’est pas rien !
Fixer le cap, c’est répartir entre produits sans risques (Livrets, fonds en euros, PEL…) et produits volatils (UC, actions). Cette répartition ne doit pas résulter d’anticipations de marché, mais doit être cohérente avec les situations et projets de vie. Arrivée d’un enfant, acquisition immobilière, promotion…
Ensuite, une fois le cap choisi, il faut le tenir ! Et c’est plus difficile que ça en a l’air.
Il faut avoir assez confiance dans le bien-fondé de sa stratégie pour ne pas se laisser perturber par les événements extérieurs. Car il y aura toujours matière à craindre : lorsque ce n’était pas le COVID-19, c’était les tensions commerciales, ou encore la dette des États européens, le ralentissement chinois, les hausses de taux, les baisses de taux… et, pour les anciens dont je fais partie, le bug de l’an 2000, la dette des entreprises, la fraude chez Enron…
Investir, c’est l’une des rares activités où moins on travaille, plus on est plus performant.