Non seulement les demandes des crédits à la consommation ont baissé, mais aussi l’encours de ces crédits détenus par les ménages. A croire que les particuliers ont tiré dans leur « bas de laine » pour rembourser les crédits à la consommation qu’ils détenaient. Aujourd’hui, avec des taux d’intérêt peu élevés, le crédit à la consommation est -il préférable à l’avance ?
Le crédit à la consommation est en baisse significative. L’Association française des Sociétés Financières (ASF) qui représente 50 % du marché français, constate que la production de nouveaux crédits est en retrait de -12% sur les onze premiers mois de l’année 2020 par rapport à l’année 2019. La diminution des crédits touche dans une proportion supérieure le crédit renouvelable (-15,6 %).
Entre deux maux, il faut choisir le moindre
Si le marché du financement est moins actif et a entraîné une contraction de la consommation, la baisse des crédits à la consommation a eu un effet positif sur la diminution de l’endettement des ménages : « Au cours de l’année 2020, 108 731 dossiers de surendettement ont été déposés devant les commissions de surendettement. Globalement, le nombre de saisines diminue de 24% par rapport à 2019. Si le recul du nombre de dossiers déposés est une tendance observée depuis plusieurs années (– 9 % par an en moyenne entre 2014 et 2019), celle qui est enregistrée en 2020 est exceptionnelle par son ampleur. …/… Avec environ 60 000 nouvelles situations de surendettement en 2020, soit 20 000 de moins qu’en 2019, le nombre de primodépôts est largement inférieur à celui du début des années 2000 et est désormais sensiblement inférieur à celui de 1990, année de mise en place de la procédure de traitement du surendettement. » (Extraits de la page 139 du « Rapport annuel de la Banque de France 2020 »).
Disposer d’argent frais : la solution « crédit à la consommation »
Avant tout, précisons que la législation plafonne les crédits à la consommation au montant maximal de 75 000 €, mais de nombreux établissements financiers limitent leurs offres de crédits à 35 000 ou 50 000 €.
Aujourd’hui, les taux d’intérêt sont peu élevés et permettent d’emprunter de l’argent peu cher.
Il est possible de trouver des crédits à la consommation ou des prêts pour faire des petits travaux d’aménagement ou pour acquérir une voiture neuve ou d’occasion, une caravane, un camping car, un bateau à partir de 1% pour des durées courtes. Il existe même des offres promotionnelles pour des crédits n’excédant pas un an à moins de 1%.
Par exemple, 10 000 € empruntés sur un an au taux de 1%, hors assurance emprunteur, font supporter une mensualité d’environ 838 €/mois pendant 12 mois. En revanche, 10 000 € empruntés sur 3 ans donnent une mensualité proche de 300 €/ mois pendant 36 mois, mais le taux passe à près de 4%.
N’oubliez pas que si vous empruntez pour une durée courte (un an) vous devrez rembourser chaque mois plus de trois fois plus que si vous empruntez pour une durée de 3 ans, puisque le taux sur 3 ans est plus élevé que sur un an.
Exemple : Vous empruntez 40 000 € pour réaliser des travaux dans votre logement. Chez S. un spécialiste des crédits à la consommation, ce crédit, hors assurance, vous coûtera en taux annuel effectif global (TAEG) 5,070 % avec un remboursement en 48 mensualités de 920,37 €, le montant total du crédit + intérêts s’élève à 44 177,76 €, votre crédit vous aura coûté 4 177,76 €.
Mieux vaut solliciter une avance sur son contrat pour un prêt de plus d’un an
Les ménages français souhaitant demander un prêt à la consommation et qui possèdent, par ailleurs, une assurance-vie doivent penser à comparer les conditions du crédit à la consommation et celles de l’avance sur leur contrat.
Rappelons que le recueil des engagements à caractère déontologique de la FFA précise que « L’avance est une opération par laquelle l’assureur accepte de faire au souscripteur ou à l’adhérent une avance d’argent sans modifier le fonctionnement du contrat d’assurance vie ou du contrat de capitalisation. L’avance est consentie pour une durée qui ne peut excéder trois années renouvelables deux fois ».
L’assureur ne déduit pas l’avance du contrat de l’assuré, son montant continue donc à générer des intérêts normalement.
Lorsque l’on possède un contrat d’assurance-vie et que l’on a un besoin temporaire d’argent, on peut soit faire un retrait sur son contrat d’assurance-vie, soit demander une avance sur son contrat. Alors qu’un retrait entraîne de la fiscalité, l’avance est non fiscalisée et elle permet de conserver la valeur de son épargne. Comme indiqué dans l’engagement de la FFA, l’avance peut être prorogée au total jusqu’à une durée de 9 ans. Elle est donc suffisamment souple pour s’adapter à vos besoins et à vos possibilités de remboursement. Le montant de l’avance peut varier de 50 à 80% du montant de la valeur du contrat d’assurance-vie selon l’assureur et la nature des actifs détenus (unités de compte ou fonds en euros).
Le taux d’intérêt appliqué à l’avance est déterminé par le règlement des avances de chaque assureur.
Généralement, le taux de l’avance est calculé selon le plus élevé des deux montants suivants :
- Soit la moyenne des TME (Taux Moyen d’emprunt d’État), sur les 6 derniers mois de l’année, assorti d’un taux de frais de 2% maximum. Actuellement, les TME sont négatifs autour de – 0,24%, donc l’avance serait faite à un taux de 1,76% dans ce cas.
- Soit le taux de revalorisation du fonds en euros +1% (par exemple, ce taux était de 2% pour le contrat « LINXEA Avenir » en 2020), soit un coût d’avance égal à 3%, dans ce cas. C’est donc 3% qui sera appliqué puisque le règlement des avances prévoit que c’est le plus élevé des deux taux qui est retenu.
Certains assureurs retiennent – au lieu du taux de revalorisation du fonds en euros – le taux moyen de rendement des actifs (TRA) de l’année précédente majoré de 0,2 point. C’est le cas de Generali qui applique un taux de 2,58% (TRA + 0,2) en 2021.
Mais n’oubliez pas que l’épargne gérée sur le contrat continue à être rémunérée en totalité. Autrement dit, votre contrat possède un fonds en euros qui rapporte 1,70% en 2021, le coût réel de l’avance est de 3 – 1,70 = 1,30%. Résultat final : votre avance vous coûte 1,30%. La question pour vous est donc de savoir si vous pouvez trouver un crédit à la consommation moins cher.
Un tout nouveau microcrédit « véhicules propres » pour les foyers modestes
Lancé ces derniers jours, ce dispositif est destiné aux personnes exclues du système bancaire classique, à faibles revenus ou en situation professionnelle fragile, pour l’acquisition de véhicules peu polluants.
Le montant de ce crédit – qui est garanti par l’État à hauteur de 50 % – peut atteindre 5 000 €. Son remboursement peut être étalé sur une durée maximale de cinq ans. Il est cumulable avec le bonus écologique et la prime à la conversion.
Cette aide financière concerne l’achat d’un véhicule neuf ou d’occasion peu polluant. Elle s’adresse aussi à la location longue durée (LLD) ou la location avec option d’achat (LOA).Pour obtenir ce prêt, il faut s’adresser à un service d’accompagnement social (Croix-Rouge, la Fédération des familles rurales ou le Secours Catholique …) qui vous accompagnera dans toutes les démarches administratives pour le montage de votre dossier et la présentation devant une banque agréée.
Le conseil de LINXEA
Faut-il utiliser une partie de son épargne financière constituée au sein de son contrat d’assurance -vie, ou solliciter un crédit à la consommation ?
Si vous avez un besoin d’argent sur une durée n’excédant pas un an, faîtes jouer la concurrence entre les divers établissements financiers, vous pouvez actuellement trouver un crédit à un taux qui ne dépasse pas 1%.
Pour un besoin d‘argent d’une durée supérieure à un an, pensez à l’avance sur votre contrat d’assurance-vie.Et plutôt qu’un prêt de 2 ans ou plus, sachez que l’avance sur votre contrat d’assurance-vie est moins coûteuse.
L’avance peut durer jusqu’à 9 ans.