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Assurance vie ou PER ?

Comment répartir son épargne : Actions ? Fonds en euros ? Immobilier ?

Voilà une question d’un de nos clients : “Comment ventiler mon épargne ? J’ai lu que l’idéal était de placer (100 – âge)% en actions et (âge) % en placements sans risque. J’ai 30 ans, cela donnerait donc 70 % en actions et 30 % en fonds en euros et livrets, qu’en penses-vous ?”

Cher client,

Cette formule part d’une bonne idée : on peut prendre plus de risques lorsque l’on est jeune car avec le temps les fluctuations de marché s’effacent au profit de la tendance à long terme.

Avoir du temps devant soi, c’est aussi pouvoir investir régulièrement, aussi bien lorsque les marchés sont hauts que lorsqu’ils sont bas. C’est un excellent moyen de réduire le risque.

Cependant, je vous conseille de prendre du recul et d’éviter les formules toutes faites.

Prenez un moment pour te demander à quoi servira votre épargne. Listez vos projets de vie…  Oui, sur papier !

N’hésitez pas à mentionner des projets qui ne sont pas totalement financés pour l’instant mais qui le seront un jour. Ventilez ensuite votre épargne actuelle entre tous ces projets. Le choix de placements se fera ensuite projet par projet.

Votre épargne est-elle un apport personnel pour un achat immobilier proche ? Dans ce cas, vous devez évidemment sécuriser cette épargne au maximum : livrets, fonds en euros…

Pas d’achat prévu avant 5-10 ans ? Là, c’est l’inverse. Placer sous le matelas, c’est risquer d’être dépassé par la hausse des prix immobiliers. Je ne dis pas qu’une hausse aura forcément lieu, mais que dans ce cas, vous pouvez profiter de l’horizon long pour investir sur des actifs capables de valoriser ton épargne : des actions ou de l’« immobilier-papier » par exemple.

Autre exemple. Avez-vous des enfants ? Connaissez-vous le coût total des études ? C’est affolant. Le premier réflexe des parents, c’est souvent d’ouvrir un Livret A qui permet de placer les « enveloppes » des grands-parents. C’est sympathique, cela permet de cloisonner cette épargne, mais ce n’est pas vraiment efficace.

Pour financer des études dans 10 à 20 ans, investir sur les actions (en étant très diversifié géographiquement et sectoriellement) est moins risqué que de laisser l’argent sous le matelas.

Oui, c’est risqué : il n’y a pas de garantie en capital sur les actions. Mais si l’on refuse ce risque, on prend un autre risque : celui d’être un peu « juste » financièrement plus tard lorsqu’il faudra sortir le chéquier. Personne n’a envie de contraindre son enfant à travailler pendant ses études, ou de le faire rester plus longtemps au domicile avec un choix limité d’établissements…

Être prévoyant, c’est considérer l’ensemble des risques. Vous devez arbitrer entre le risque lié aux aléas des marchés financiers et celui lié au sous-financement des projets de vie. C’est affaire de sensibilité personnelle, il n’y a pas de vérité absolue.

Évidemment, je ne connais pas le futur. Mais historiquement, placer majoritairement en actions pour un enfant a été très souvent pertinent, malgré les krachs et les crises financières.

De la même manière, en préparation de la retraite, vous devez accumuler un bas de laine suffisant qui produira ensuite des revenus complémentaires. Si vous vous cantonnez aux produits les plus sûrs, votre épargne n’atteindra pas un niveau suffisant à terme et vous devrez compenser autrement : épargner davantage en période d’activité, réduire vogre train de vie plus tard, ou partir plus tard à la retraite…

Il faut être cohérent. Les projets à court terme doivent être sécurisés, mais les projets à long terme ont besoin de croissance du capital. Empiler des billets dans un coffre ou accumuler des euros sur un compte n’offre pas cette croissance. Cela ne protège même pas de l’inflation.

Pour en revenir à ta question initiale…

Plus que votre âge, c’est la somme de vos besoins qui définira la répartition idéale de votre épargne.

Vous pouvez ouvrir des produits spécifiques (assurance-vie, livret, PER, PEA…) pour chaque grand projet. Chacun aura ainsi son montant dédié et son propre niveau de risque.

Vous aurez toujours à choisir entre le risque de sous-financement de projets et le risque lié à la volatilité des placements. C’est un dilemme récurrent.

Les profils de risque, établis par les intermédiaires financiers grâce à un questionnaire ou un entretien, pourront vous aider à définir les bonnes proportions en fonction de chaque objectif. De là découlera le choix des supports financiers.

Voilà, selon moi, la marche à suivre pour une répartition “faite maison”… bien meilleure qu’une formule toute faite.

Enfin, sachez que plus on avance en âge, plus on comprend que le temps a une valeur… et il est dommage de ne pas le mettre à profit lorsqu’on est jeune.

Je ne dis pas de devenir grippe-sou ! C’est très bien de dépenser son argent quand on est jeune.

Mais en un sens, placer efficacement, c’est aussi pouvoir se permettre de placer moins pour le même résultat.

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