Détenir un contrat d’assurance vie vous permet d’investir votre argent dans deux compartiments distincts : un fonds en euros, garanti en capital mais peu rémunérateur et des unités de compte, non garanties mais potentiellement plus rentables dans la durée.
Historiquement, ce qui a toujours fait le succès de l’assurance vie, c’est son fonds en euros. Garanti en capital – on l’a dit – et bénéficiant en plus de l’effet cliquet, un mécanisme qui garantit une revalorisation de l’épargne placée sur ce support d’année en année.
Sans surprise, la part des contrats d’assurance vie monosupport – permettant d’investir sur le seul support en euros – a longtemps été considérable. De 61 % en 2014, elle a chuté à 28 % fin 2017.
Les Français plus enclins à prendre des risques ?
La part d’unités de compte dans les contrats d’assurance vie – comprenez la part de fonds dits risqués – aura mis un certain temps à décoller.
Mais on y est ! De 15 % en 2011, les unités de compte ont dépassé le cap symbolique des 20 % en 2017 pour s’établir à 22 % des encours à la fin de l’année dernière.
L’incitation des assureurs à investir dans ces supports aura donc porté ses fruits. Leur modus operandi ? Conditionner l’accès aux fonds en euros les plus rémunérateurs à des investissements en unités de compte, attribuer des bonus de rendement sur le fonds en euros en contrepartie d’investissement en unités de compte etc…
Selon les derniers chiffres publiés par la Fédération Française de l’Assurance (FFA), la progression de l’investissement en unités de compte suit son cours en 2018. Au cours des neufs premiers mois de l’année, les versements sur les unités de compte représentent 29,9 milliards d’€, soit 29 % des cotisations.
Sur la même période l’année dernière, les versements sur les unités de compte s’établissaient à 28 milliards d’€ (seulement).
La mauvaise rentrée du livret A
De l’autre côté de l’épargne, on trouve le livret A. Même si, de mémoire d’épargnant, le mois de septembre n’a jamais été son fort, entre dépenses de rentrée scolaire et dépenses fiscales, le livret A a enregistré une décollecte de 410 millions sur le seul mois de septembre 2018, contre 120 millions un an plus tôt.
L’avis de LINXEA
L’épargne en assurance vie est par nature une épargne longue. Or, sur une longue période, seules les unités de compte permettent de valoriser l’épargne de manière satisfaisante.
Les placements en fonds euros, sécurisés mais peu rémunérateurs, devraient être limités à la seule partie de l’épargne disponible à court terme.
Aujourd’hui encore, trop d’épargnants considèrent que le risque ne paye pas et que seul le fonds euro permet de valoriser leur épargne dans le temps.
Ils se trompent !
Les temps changent et les convictions aussi. Mais les poncifs ont la peau dure….