La publication des prévisions économiques de la Banque de France pour notre pays pour les trois années à venir apporte une certaine note d’optimisme, mais il faudra encore un peu de patience. Le ciel ne se dégagera réellement qu’en 2025.
Faible croissance vaut mieux que récession
Selon les prévisions macroéconomiques de la Banque de France l’activité économique traverserait deux phases bien distinctes : un net ralentissement à partir de cet hiver, puis un recul des tensions inflationnistes et une reprise progressive de l’expansion économique en 2024 et surtout en 2025.
Sur l’ensemble de l’année 2022, la croissance du produit intérieur brut (PIB) serait de 2,6 % (après 6,8 % en 2021). Pour l’année 2023 la croissance n’atteindrait que 0,3%. En 2024, la progression du PIB serait de 1,2% et en 2025 la croissance augmenterait pour atteindre 1,8%.
wdt_ID | . | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 |
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1 | Inflation | 1,3% | 0,5% | 2,1% | 6% | 6% | 2,5% | 2,1% |
2 | Croissance PIB | 1,9% | - 7,9% | 6,8% | 2,6% | 0,3% | 1,2% | 1,8% |
(Source : Projections macroéconomiques pour la France établies par la Banque de France – décembre 2022 )
Cela ira mieux demain …
D’une manière générale, les graphiques sont plutôt dirigés vers le bas, rares sont les courbes haussières. Le pouvoir d’achat par habitant des ménages se replierait légèrement en 2022 (– 0,6 %) et en 2023 (– 0,4 %), il se redresserait ensuite progressivement en 2024 et en 2025, à mesure que le choc des prix perdrait en intensité, tandis que les salaires resteraient dynamiques.
Le chômage resterait contenu
Le taux de chômage suivrait un profil en cloche : il remonterait d’abord à partir de son faible niveau actuel en raison du net ralentissement de la croissance et du rétablissement de la productivité, puis repartirait à la baisse au cours de 2025.
Il resterait sur tout l’horizon de prévision, à des niveaux historiquement bas pour la France, depuis le début des années 2000 notamment. A partir de son niveau actuel de 7,3% le taux de chômage atteindrait 8,4% début 2025 avant de redescendre légèrement.
wdt_ID | . | 2023 | 2024 | 2025 |
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1 | Hausse de la consommation des ménages | 0,3% | 1,10% | 1,70% |
2 | Taux de chômage | Entre 7,3 % et 8,4% | Entre 7,3 % et 8,4% | Entre 7,3 % et 8,4% |
Le miracle du déficit public
Selon la Banque de France, “Le déficit public resterait dégradé en 2022-2023, malgré la fin des mesures de soutien Covid-19, sous l’effet de la poursuite des mesures de relance et de celles prises pour protéger l’économie face à l’inflation” et des boucliers tarifaires protégeant les particuliers et les entreprises des fortes hausses de prix du gaz et de l’électricité.
Sur la base des informations dont dispose la Banque de France, le ratio de dette publique demeurerait autour de 112 % du PIB sur l’horizon de prévision 2023/2025.
On peut s’étonner un peu du déficit qui bien qu’important pourrait être encore bien plus lourd compte tenu des nombreuses aides qui ont été données et continuent encore de l’être (et aussi du niveau de départ de ce déficit, la France étant depuis de nombreuses années un pays à l’endettement élevé). Néanmoins, ce déficit sera onéreux au titre des intérêts de la dette qui eux suivent l’inflation.