Les projections économiques pour la France publiées en septembre par la Banque de France se veulent rassurantes à l’horizon 2024. Cette année-là devrait afficher une reprise de l’expansion économique
La Banque de France distingue trois périodes différentes
- En 2022, la croissance du PIB (+2,6%) serait meilleure que prévu, portée par la résilience de la demande et le rebond du secteur des services. Mais le choc supplémentaire sur les prix internationaux du gaz naturel combiné à l’arrêt des livraisons de gaz russe vers l’Europe, freinerait l’activité à partir du dernier trimestre 2022.
- Pour 2023, la projection économique est entourée d’incertitudes très larges liées à l’évolution de la guerre russe en Ukraine. La Banque de France prévoit des fourchettes de prévisions : la croissance du PIB pourrait varier entre – 0,5% et + 0,8%. L’inflation pourrait s’établir entre 4,2 et 6,9%.
- L’année 2024 pourrait renouer avec une croissance plus soutenue dans un contexte de détente graduelle des tensions sur les marchés de l’énergie, le PIB augmenterait de + 1,8 % et l’inflation totale reviendrait fin 2024 vers l’objectif de 2 % (2,7 % en moyenne annuelle).
Les aléas de ces prévisions portent à la fois sur les quantités et les prix d’approvisionnement en gaz, ainsi que sur l’ampleur et la durée des mesures gouvernementales de protection des ménages et des entreprises.
Le chômage oscillerait entre 7,4% et 8% sur la période 2022/2024
Avec un taux de chômage de 7,4% au second trimestre 2022, en projetant de moindres créations d’emplois en 2023, malgré un net ralentissement de la croissance de la population active, le taux de chômage remonterait légèrement pour se stabiliser au voisinage de 8 % en 2024, un niveau en deçà de son niveau pré-crise sanitaire.
Le pétrole dépasserait 100 € le baril avant de redescendre à 83 €
Le baril (159 litres) de Brent (gisement européen de la mer du Nord), qui est autour de 80 euros le baril le 26 septembre 2022, pourrait dépasser les 100 euros en fin 2022 sans toutefois atteindre des sommets (comme début juin 2022). Le cours du pétrole pourrait baisser en 2023 pour se fixer autour de 83 euros le baril en 2024. Rappelons qu’en 2020 le prix du baril était inférieur à 40 €. C’est donc un net alourdissement de la facture énergétique qui est à prévoir.
La consommation des ménages en baisse
La consommation des ménages passerait de 5,2 en 2021 à 2,8 en 2022 avant de s’affaiblir à 0,6 en 2023. L’année 2024 marquerait une légère reprise (1,6).
La Banque de France résume ainsi ses prévisions : « À travers ces trois années, l’économie française montrerait une résilience de l’emploi, du pouvoir d’achat des ménages et du taux de marge des entreprises : au-delà des variations de court terme, chacune de ces trois variables serait en 2024 meilleure que dans la situation pré-Covid. En revanche, le ratio d’endettement public, déjà fortement dégradé à la suite du choc Covid, serait au mieux stabilisé à l’horizon 2024, du fait notamment du coût des mesures de soutien de type bouclier tarifaire. »