L’ASPIM et l’IEIF publient les statistiques 2018 des SCPI et OPCI grand public. Le bilan ? Une « attractivité confirmée.»
1 La collecte nette
Sans surprise, les 175 SCPI répertoriées par l’Aspim accusent une collecte nette en repli de 19,4% par rapport à un millésime 2017 caractérisé par un volume record. Malgré tout, l’ Aspim souligne que l’intérêt des particuliers pour les SCPI « ne s’est pas érodé » avec une collecte nette de 5,11 Mds € (6,48 Mds€ en brut). Comme d’habitude, les SCPI bureaux ont réalisé un peu plus de la moitié de cette collecte (2,7Mds€) devant les SCPI diversifiées (21%, 1086,7M€), les SCPI spécialisées (16%, 813,4M€), les SCPI commerces (7,5%, 380,9M€) et les SCPI immobiliers résidentiels (2,6%, 132,3 M€).
Du côté des 18 OPCI grand public « essentiellement distribués par le biais des contrats d’assurance-vie », ils ont enregistré 2,14 Mds € de souscription après des pics de collecte à plus de 4 Mds € en 2016 et 2017. 3 nouveaux produits ont été lancés en 2018, et 2 nouvelles sociétés de gestion agréées par l’AMF se sont lancées sur le marché. Enfin, Parmi les 18 OPCI, 10 ont vu le volume de collecte annuel progresser par rapport à 2017.
2 Les investissements
Les SCPI ont réalisé en Europe 6,2 Mds € d’acquisitions et 852 M€ de cessions.
Les bureaux figurent toujours la typologie d’actif la plus recherchée à l’acquisition (64%) devant les commerces (17%). Derrière suivent les centres de santé (6%), l’hôtellerie (4,5%) le résidentiel (4,1%), les locaux d’activités et entrepôts (2%).
En terme géographique, les investissements dans les pays européens ont représenté 30,8% des volumes (dont 42,5% à destination de l’Allemagne) devançant les provinces françaises (26,6%). L’Ile-de-France a attiré 42,6% des engagements dont juste 11,3% pour Paris.
En dépit de la domination du segment des bureaux, L’Aspim note que la tendance
« vers une diversification des stratégies d’investissement perdure en 2018 ». Un propos confirmé par les cibles retenues par les 7 SCPI de rendement lancées l’année dernière (commerce, investissement socialement responsable, résidentiel, hôtellerie de montagne, province).
3 La capitalisation
La capitalisation des SCPI atteint 55,38 Mds € (+10,1%). Elle se focalise surtout autour des SCPI immobilier d’entreprise (51,60 Mds €) auxquelles s’ajoutent les SCPI résidentielles (3,78 Mds €).
L’actif net des 18 OPCI grand public s’élève à 15,14 Mds € au 31 décembre 2018, (+16,3%).
4 Le marché secondaire
Le montant des parts échangées sur le marché secondaire atteint 1,10 Mds € (1,97 % de la capitalisation des SCPI)et se concentre essentiellement sur les SCPI à capital variable (87%).
5 les performances
Ouf, l’année s’est bien passée ! les SCPI ont réussi à maintenir un taux de distribution (DVM) « attractif « de +4,35% (vs +4,43% en 2017). Ce niveau leur permet de d’afficher cette année encore une prime de risque confortable (+3,64 points par rapport à l’OAT à 10 ans). En retenant l’augmentation du prix moyen des parts (+0,82%), la performance globale s’établit à +5,17% sur l’année.
Dans le détail les SCPI bureaux enregistrent en moyenne un DVM de 4,18% (vs 4,32%), les commerces 4,48% (vs 4,53%) et les spécialisées 4,61% (vs 4,94%). Reste les SCPI diversifiées qui s’en sortent la tête haute avec une jolie hausse de leur rendement : 5,3% contre 5,05% en 2017.
A plus long terme (juin 2008 – décembre 2018), la performance globale annualisée des SCPI de rendement atteint 6% moyennant une volatilité réduite de 4,4%.
Pour les OPCI « grand public » le rendement courant est de +1,2%. La valorisation moyenne des parts en 2018 affiche une baisse de -0,4% . Il s’agit d’ « une première depuis fin 2016 ». Elle résulte de la performance négative de l’immobilier côté européen (- 15,9%) qui représente en moyenne près de 12% de l’actif net des OPCI (à fin 2017). Optimiste, L’Aspim indique que « la décote actuelle des cours sur l’actif net de foncières cotées laisse anticiper un rebond des valeurs en début d’année. »
Enfin, sur 10 ans, la performance globale annualisée des OPCI « grand public » atteint 4,9% avec une volatilité réduite à 2,3%.
En conclusion, Frédéric Bôl, Président de l’ASPIM affiche sa satisfaction. Car « l’activité des fonds immobiliers non coté se maintient à un niveau soutenu ». Un regret si les investisseurs apprécient l’investissement long terme représenté par les SCPI et OPCI il reste à « sensibiliser les élus et responsables locaux sur leurs contributions économiques dans les régions ». Un défi que l’ASPIM a décidé de relever en faisant « un petit tour de France » en 2019.