Une date historique. Le 18 juin 2019, l’OAT 10 ans (OAT TEC 10) qui sert de référence aux banques pour fixer le niveau de leurs taux de crédit immobilier est tombé sous la barre des 0 %. Précisément -0,002 %. Son dernier record remonte à juillet 2016 où il avait atteint 0,1 %. Au delà d’une situation inédite, voir l’OAT 10 ans en territoire négatif rend le crédit immobilier plus attirant que jamais aussi bien pour les banques que pour les investisseurs en immobilier.
Pour les 1ères Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer.com explique que « c’est un moyen rentable et peu risqué de placer leurs liquidités, d’autant qu’aujourd’hui elles n’ont que très peu d’autres alternatives.» Pour les particuliers, l’impact est également positif. Ils peuvent refinancer leurs prêts ou obtenir des offres de crédit intéressantes d’autant plus que la concurrence entre les établissements est féroce ! « Embarrassées » par leurs liquidités qui supportent un taux de refinancement de 0 % et un taux sur les dépôts négatif de -0,4 %, les banques ont la nécessité de placer leur cash. Comment ? En prêtant aux épargnants… de référence les moins risqués. Car même si les taux qu’elles proposent entretiennent des marges faibles, il n’en reste pas moins que l’opération reste rentable pour elles. De plus, la France figure parmi les pays européens où le taux d’ impayés sur les crédits immobiliers est le plus faible (0,1 % de taux défaut).
La situation va-t-elle durer ? « On est actuellement en territoire inconnu » reconnaît Jérome Robin. Il est donc « très difficile de faire la moindre prévision sur l’évolution des taux à moyen terme ». Une chose est claire, dans un environnement de taux négatif, les obligations ne sont pas tentantes comme les actions plus volatiles et dont les rendements sont moins attractifs actuellement.
Conclusion aussi longtemps que le marché n’offrira pas une « meilleure rentabilité ou un meilleur couple rendement/risque que le crédit immobilier, la bataille du crédit se poursuivra, …même si à ce jour le potentiel de baisses reste tout de même limité ! » .
Le corollaire de cette diminution des taux de crédit immobilier conduit à constater un poids de l’assurance emprunteur de plus en plus important par rapport au coût des intérêts. Les calculs* de Crédixia par exemple indique que dans le cadre d’une assurance groupe, l’assurance emprunteur pouvait représenter jusqu‘à 27 % du coût de l’emprunt soit « quasiment 1/3 du budget de l’emprunteur ».
Devant des banques offensives, l’emprunteur ne doit donc pas hésiter. Faire jouer aussi la concurrence sur son assurance afin de maximiser la rentabilité de son crédit !
*prêt de 300 000 € sur 20 ans pour un couple de 35 ans