Depuis plusieurs mois, les livrets d’épargne réglementés font le plein en matière de collecte. Sur les 4 premiers mois de l’année, ils ont drainé quasiment l’équivalent de la collecte de l’an dernier !
Les particuliers sont attirés par des rendements en hausse. Cependant, ces supports ne sont pas les seuls à bénéficier de la hausse des taux d’intérêt à court terme. Les fonds monétaires pourraient délivrer une performance supérieure aux livrets d’ici la fin de l’année et surtout, ils n’intègrent pas de limites en termes de souscription.
D’un mois sur l’autre, la collecte sur les livrets d’épargne réglementés à savoir le livret A et le livret de développement durable et solidaire (LDDS) ne cesse de battre des records. Sur les quatre premiers mois de l’année, l’encours accumulé ressortait à 28,86 milliards d’euros, selon les données collectées par la Caisse des dépôts et consignation (CDC). Un montant à comparer à la collecte annuelle en 2022 qui est de l’ordre 33,49 milliards d’euros. 2023 devrait ainsi constituer une année record.
L’engouement pour ces produits s’explique par le rendement servi. Au mois de février, celui-ci a été porté à 3% car la formule de calcul du rendement des livrets intègre l’évolution de l’inflation.
Il est ainsi passé de 0,5% en 2021 à 3% début 2023. Outre la hausse des rendements, ces livrets présentent d’autres avantages : les fonds placés sont disponibles à tout moment ; les intérêts sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux ; ils sont calculés entre le 1er et le 16 de chaque mois et sont versés en une seule fois le 31 décembre. Ils s’ajoutent au capital. Enfin, tous les établissements bancaires peuvent le proposer.
Des encours limités
Ils possèdent par ailleurs quelques inconvénients, le premier d’entre eux étant les plafonds. Les particuliers peuvent placer au maximum 22 950 euros dans un livret A, tandis que le plafond du LDDS est fixé à 12 000 euros. Avec un taux à 3 %, la rémunération maximale sur un an est donc de 688,50 euros d’intérêts sur le livret A et d’un peu moins de la moitié pour le LDDS. Certes, un ménage peut en posséder plusieurs, un pour chaque adulte et un pour chaque enfant. Mais, le plafond reste tout de même relativement bas.
Par ailleurs, si la rémunération a été augmentée, elle est inférieure au taux d’inflation. L’indice des prix à la consommation était estimé au mois de juin sur une base annuelle à 5,6% par la Banque de France. En termes réels, la rémunération des livrets est donc négative, les particuliers perdent de l’argent sur ce placement.
Des fonds monétaires dont la performance s’ajuste à la hausse des taux d’intérêt
Il existe par ailleurs d’autres supports d’investissement pour placer sa trésorerie et en particulier les fonds monétaires. Ces derniers sont accessibles sans aucune limite de plafond et pour des niveaux de frais généralement réduits en particulier lorsqu’ils sont proposés par les grandes maisons de gestion. Leur performance est calée sur les taux d’intérêt au jour le jour.
L’indice de référence est l’ESTR dont la performance ressort actuellement à 3,39% et certains fonds parviennent à le battre. D’ici la fin de l’année, les rendements annuels sur ces fonds devraient ainsi dépasser les 3% voire les 4% pour une très faible volatilité et une liquidité immédiate.
Ces fonds sont accessibles, via l’ensemble des enveloppes fiscales, l’assurance vie, le plan d’épargne retraite, l’épargne salariale… Ils constituent une opportunité intéressante à une période charnière.
Les marchés financiers sont en effet hésitants, les perspectives en matière d’inflation et de croissance ne sont pas très claires. Les fonds monétaires permettent d’attendre – en engrangeant du rendement – que les grandes tendances macro-économiques deviennent plus lisibles et/ou que les banques centrales mettent un terme à leur politique de hausse des taux d’intérêt.